mardi 10 février 2015

Pourquoi voter lors des élections départementales ?

Voici un article de Christophe Caron paru sur la Voix du Nord,  qui apporte un éclairage sur ce sujet : 

Cinq raisons de s’intéresser aux élections départementales… ou pas


Depuis lundi matin et jusqu’au lundi 16 février, les candidats aux élections départementales (ex-cantonales) peuvent se déclarer dans les préfectures. Le scrutin, qui aura lieu les 22 et 29 mars, ne mobilise pas encore les esprits. À raison ? Mettons tous les arguments sur la table… 




1. 50 % de femmes élues

Mine de rien, une révolution se profile. À titre d’exemple, le conseil général du Nord compte 14 femmes pour 65 hommes. Elles ne sont que 10 dans le Pas-de-Calais pour 67 hommes. En mars, on va voter pour des binômes mixtes au scrutin majoritaire à deux tours. La réforme territoriale est passée par là : dans le Pas-de-Calais, on est passé de 77 à 39 cantons ; dans le Nord, on n’affiche plus 79 mais 41 cantons. C’est désormais un duo qui se présente devant les électeurs dans les cantons. Il y aura donc une femme élue dans chacun d’entre eux !

2. Risque d’alternance

Dans le Nord, le sénateur UMP Jean-René Lecerf, conseiller général de1988 à 2014, longtemps leader de l’opposition, estime le fauteuil de président à sa portée. Ça peut se jouer à une poignée de cantons, mais l’hypothèse d’une bascule nordiste à droite reste envisageable, comme entre 1992 et 1998. Dans le Pas-de-Calais, c’est l’union sacrée UMP-UDI-MoDem : « Une union profonde et une grande première », scande Daniel Fasquelle, patron de l’UMP 62. De grandes villes ont lâché la gauche aux dernières municipales (Béthune, Saint-Omer, Hesdin, Berck, Montreuil…). Même si, dans un Pas-de-Calais qui boude la droite depuis l’après-guerre, ça sera quand même compliqué…

3. Front national en embuscade

La victoire de Steeve Briois au premier tour des municipales à Hénin-Beaumont reste marquante. Et le Front national a pu se maintenir dans 35 communes de la région au second tour. Le parti de Marine Le Pen entend faire son entrée dans les conseils départementaux. Avec un impératif pour ceux qui prétendent se maintenir au second tour : obtenir 12,5 % des inscrits (et non des suffrages exprimés), ce qui peut limiter le nombre de triangulaires. Pas forcément au détriment du FN…

4. Alliances inédites
Chaque élection en recèle. Il y a bien eu le cas de la socialiste Françoise Rossignol, conseillère sortante, que les instances PS ont dû persuader d’accueillir un binôme MRC dans le canton d’Arras 1. Surprise également dans quatre cantons lillois, avec cette alliance inédite entre le Front de gauche et Europe Écologie, deux formations historiquement peu compatibles, mais qui se sont trouvé des atomes crochus pour l’occasion. À observer de près (surtout au PS…).

5. Mais les électeurs ne sont pas aidés !

À bas l’abstention, mais vive les scrutins clairs quand même… Les anciennes cantonales ? Des élections tous les trois ans pour renouveler la moitié des élus. Les futures départementales ? Moins de cantons, mais davantage d’élus (de 79 à 82 dans le Nord ; de 77 à 78 dans le Pas-de-Calais) ! Et de futures compétences pas vraiment redéfinies pour des assemblées new-look… dont on a d’abord envisagé la disparition ! Pour motiver l’électeur, on fait mieux. Le Nord se heurte même à la création le 1er janvier de la Métropole européenne de Lille (MEL) qui pourrait récupérer des compétences jusqu’alors assumées par le Département.

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